Après l’effondrement dû à la COVID, le nombre de fête
médiévales organisées augmente à nouveau, mais après le confinement, les
attentes des bénévoles ont changé. Il y a moins d’engagements réguliers,
notamment chez les plus de 65 ans.
D’un côté, des visiteurs à la recherche d’extraordinaire,
de l’autre, moins de bénévoles, il en résulte parfois un essoufflement au sein
des médiéval locales. Serait-ce votre cas :
·
Votre public local semble se
lasser ? ·
Souvent, vos visiteurs
circulent, achètent un sandwich, regardent un spectacle… puis
repartent ? ·
Les touristes choisissent des
événements plus spectaculaires ou mieux situés ? ·
Vos bénévoles sont plus
difficiles à mobiliser ? ·
La météo met à mal votre
équilibre financier ? ·
Vos fêtes médiévales
survivent d’année en année, mais sans réelle vision de croissance ? |
Alors, les recommandations suivantes sont
faites pour vous :
·
Levier 1. Partez des vrais problèmes que
rencontrent vos visiteurs
·
Levier 2. Faites de votre fête une histoire
vivante à vivre
·
Levier 3. Multipliez les micro-activités à
petit prix
·
Levier 4. Concevez un parcours visiteur comme
dans un parc de loisirs
·
Levier 5. Faites des exposants des
partenaires, pas des loueurs de stand
·
Levier 6. Attirez des partenaires privés avec
des offres gagnant-gagnant
·
Levier 7. Réduisez vos coûts sans sacrifier
la qualité de votre fête médiévale
·
Levier 8. Faites des bénévoles des
ambassadeurs fiers
·
Levier 9. Transformez la météo en opportunité
plutôt qu’en menace
·
Levier 10. Racontez ce que les gens peuvent
vivre, pas ce que vous montrez
Résultats de mes expériences depuis 10 ans
que je travaille à l’organisation de fêtes médiévales, elles sont aussi
valables pour d’autres évènements locaux.
Quel que soit la taille des fêtes organisées par des
bénévoles d’un certain âge, qui n’ont plus envie ou plus la force de donner
plus, l’objectif de ces leviers, c’est de minimiser les efforts et maximiser
les revenus pour permettre à l’association d’atteindre ses objectifs
(financement et projets sociaux-culturels).
Dans quel but l’avez-vous organisée ?
•
Gagner en fréquentation ? •
Augmenter vos revenus ? •
Créer un lien fort avec votre
territoire ? •
Attirer de nouveaux bénévoles
? •
Rendre votre fête mémorable
et attendue chaque année ? |
Dans les deux premiers cas, la stratégie est
différente. En effet, si vous voulez attirer le maximum de monde, outre les
investissements en communication, publicité, promotion, vous avez peut-être
intérêt à faire des entrées moins chères.
Au contraire, si le but est de faire du bénéfice, vous
attirez peut-être moins de monde, mais en augmentant les prix de l’entrée et
des consommations, vous compensez la diminution du nombre de visiteurs par
l’augmentation des revenus.
Mais je vous vois venir. Dans bien des cas et surtout
lorsque c’est les premières années, vous cherchez les deux, surtout dans un
contexte où le pouvoir d’achat des visiteurs est limité.
« On fait toujours comme ça » : le piège
silencieux
Soyons francs : trop de fêtes médiévales se ressemblent.
Même stands d’épées en bois, mêmes combats de chevaliers, même sandwichs
tièdes… Et pourtant, chaque année, on remet ça, avec l’énergie des bénévoles et
l’espoir que le soleil tiendra bon.
Le problème ? Le public, lui, a changé. Il veut vivre une
expérience. Pas simplement flâner entre deux étals. Les familles veulent
émerveiller leurs enfants. Les passionnés veulent apprendre. Les jeunes veulent
participer. Les touristes veulent en parler. Pourtant, avec la présence de
nombreux châteaux, les fêtes médiévales de campagne sont riches en authenticité
et potentiel narratif comme le montre cette analyse des forces et
faiblesses, mais limitées par leur manque de différenciation et de moyens.
👉 Alors comment relancer la machine et transformer une fête médiévale locale
en expérience incontournable pour petits et grands ? : Arrivez-vous à
répondre aux attentes de votre public ?
Pour répondre à cette question il faut d’abord bien
connaître sa cible et deuxièmement bien comprendre ses attentes. Je vous
propose de prendre le problème d’un autre côté, en cherchant à comprendre quels
sont leurs manques par rapport à ce genre de manifestation.
Voici donc 10 leviers concrets, inspirés
d’expériences réussies et faciles à adapter à vos moyens.
Levier 1. Partez des vrais problèmes que
rencontrent vos visiteurs
Votre public semble se lasser ?
Le public d’aujourd’hui : •
Veut-il juste visiter ? •
Ou veut-il vivre une
expérience ? •
Émerveiller ses enfants ? •
Apprendre en s’amusant ? •
Participer, interagir, créer
des souvenirs ? •
Publier des photos sur les
réseaux sociaux ? |
Vos visiteurs ne reviennent pas ? C’est
peut-être qu’ils savent déjà ce qu’ils vont voir. Même artisans, mêmes
animations, mêmes sandwichs…
Exemples de problèmes fréquents : - Trop de stands « à regarder » et pas assez « à faire ». - Peu d’ombre,
longues files, chaleur ou pluie mal gérées. - Budget serré : tout est trop cher
ou trop court.
Astuce : mettez-vous à la place d’une famille avec
deux enfants, 40 € de budget pour la journée, et aucune envie de faire 30
minutes de queue pour une crêpe. Qu’aimerait-elle vivre ?
Levier 2. Faites de votre fête une
histoire vivante à vivre
Les touristes choisissent des événements plus spectaculaires ?
Pourquoi scénariser votre fête médiévale ? Parce que le public cherche de plus en plus à vivre une aventure
comme ce qu’il vit dans les grands parcs d’animation. Parce que celle-ci
favorise l’envie de la raconter à ses amis. Une fête, ce n’est pas un marché,
c’est une expérience. Le château prépare-t-il sa défense ? Le dragon
local réapparaît ? Louis XI doit arriver incognito ? Créez un scénario
narratif qui donne du rythme.
Exemple : au château de Selles sur Cher, nous avons fait attaquer à nouveau
le château par des vikings qui avaient été la raison de la construction du de
ce monument.
Conseil : distribuez un livret de quête ou un
passeport tamponné pour enfants, relié au scénario.
·
Introduisez des animations, des exposants
participatifs : chasse au trésor médiévale, ateliers de blason, initiation
à l’escrime mousse avec des cadeaux à la clé.
·
Mettez en scène des personnages vivants
(gardes, troubadours, fous du roi) qui interagissent avec le public dans les
allées.
·
Ensuite, il faut lier ce scénario au
contexte. Demandez-vous si vous ne pouvez pas :
o
Associer des communautés qui s’intéressent
aux mêmes thèmes (voir mon article sur l’importance des communautés thématiques).
o
Associer au scénario des partenaires publics
ou privés qui trouveraient des avantages dans le cadre de leur marketing.
·
La façon dont on accueille les gens à
l’entrée est aussi très importante pour déterminer leurs points de vue sur la
fête médiévale.
·
Peut-être pour se différencier, convient-il
de trouver un nom particulier, autre que fête médiévale ?
Votre fête médiévale a peut-être un but non lucratif, il
n’empêche que vous devez penser marketing. C’est pourquoi, vous devez
régulièrement analyser les attentes des visiteurs et penser votre parcours
comme un film d’aventure. C’est d’ailleurs la méthode qu’emploient les parcs
d’attractions qui réussissent.
Dans la prochaine partie, nous verrons comment :
·
Multipliez les micro-activités à petit
prix ;
·
Concevoir un parcours visiteur comme dans un
parc de loisirs.
Levier 3. Multipliez les micro-activités
à petit prix
•
La gratuité vous rassure…
mais vous limite-t-elle ? •
Vaut-il mieux proposer tout
gratuitement… ou multiplier les petites expériences à 2 € ? •
Un passeport enfants avec des
tampons, c’est gadget… ou c’est malin pour déclencher des achats ? •
Vos visiteurs dépensent-ils
trop… ou juste assez pour ne pas s’en rendre compte ? •
Une buvette sert-elle à se
désaltérer… ou à vivre un moment théâtral ? •
Vaut-il mieux vendre
discrètement… ou faire crier “soupe des chevaliers dans 10 minutes” ? •
Préférez-vous des achats
planifiés… ou des impulsions joyeuses ? |
Lorsque l’on est dans un contexte où le
budget des visiteurs est serré comme actuellement, il vaut peut-être mieux
proposer un spectacle plus populaire avec des billets d’entrée et multiplier
des points de restauration moins chers, quitte à en partager la gestion avec
d’autres associations, bien que cela soit les deux sources principales de
revenus pour un organisateur.
Pourquoi ? Je m’explique. Lorsque vous passez avec
vos enfants à côté d’un stand qui vend de la nourriture, vous avez une chance
sur deux de céder à la tentation, mais lorsque vous passez à côté de
beaucoup de points de restauration, vous multipliez autant les chances de
consommer car vous êtes attirés. Avec des petits montants fréquents
plutôt qu’un gros achat unique, vous intégrez naturellement la dépense dans le
jeu et l’expérience. Vous créez une sensation de choix et de bonne affaire pour
les visiteurs. Même avec un budget limité, les familles sortent du site en
ayant dépensé progressivement, tout en ayant l’impression d’avoir
contrôlé leurs coûts.
Exemples efficaces : - Tir à
l’arc, hache mousse, calligraphie : 2 € l’activité. - Dégustation d’hydromel,
fromages anciens : 1 €. - Photo souvenir avec un chevalier : 3 €. Annonces
de crieurs médiévaux : “Dans 10 minutes, la taverne propose la soupe des
chevaliers pour 1 € !” Tombolas express (1 € le ticket, tirage plusieurs
fois par jour).
💡 Et si
quelques petites buvettes bien placées pouvaient booster vos recettes sans
effort ?
En plaçant intelligemment de simples stands tenus par des
associations partenaires – près des spectacles, des enfants ou à la sortie du
château – vous captez les achats impulsifs de visiteurs assoiffés… sans
mobiliser plus de bénévoles ! Ajoutez un peu d’ombre, quelques gobelets
collectors et un crieur pour l’effet “soupe des chevaliers”, et les ventes
s’envolent. Exemple : trois mini-buvettes rapportant chacune 5 % de
consommation sur 600 visiteurs, c’est +20 % de revenus en plus, avec un minimum
d’organisation. Vous fournissez les terminaux SumUp, les assos gèrent le
reste... et tout le monde y gagne. Qui aurait cru qu’un peu de jus et
d’hydromel bien placés pouvaient autant revitaliser vos finances ?
Bilan de la journée
- Entrée + animations + restauration + souvenirs
👉 Total dépensé : 58 € pour 4 personnes (≈ 14,5 € par personne), chiffre plus intéressant lorsque l’on a 1500 visiteurs.
Résultat : les familles participent à tout, et vous
augmentez vos recettes sans forcer.
Levier 4. Concevez un parcours visiteur
comme dans un parc de loisirs
Vos visiteurs circulent, regardent un spectacle… puis repartent ?
• Vos visiteurs se perdent-ils dans la foule… ou
suivent-ils une vraie quête ? • Préférez-vous une visite libre… ou un parcours
structuré avec des zones thématiques ? • Les enfants viennent-ils consommer… ou collectionner
leurs tampons pour un diplôme ? • Chaque mètre parcouru est-il une distance… ou une
opportunité d’achat et de souvenir ? |
Pourquoi ? Parce que si vous pensez la
fête comme une aventure immersive et fluide, où chaque étape associe
plaisir et opportunité d’achat, les visiteurs dépensent naturellement… en
s’amusant toute la journée tient à un rythme bien pensé :
·
Entrée immersive avec pack famille (billet
+ chasse au trésor + boisson incluse). ·
Zones thématiques (spectacle, artisanat,
enfants). (Zone spectacles entourée de snacks, Zone artisanale
positionnée entre deux pôles majeurs, Zone enfants proche de stands
souvenirs ludiques.) Chaque déplacement devient une opportunité d’achat. ·
Parcours gamifié pour enfants : (6 à 8
étapes = tampons + interactions, Récompense finale : diplôme +
bon de réduction) ·
Temps forts marchands animés (Crieurs médiévaux annonçant promotions ou spectacles : « Dans 10
minutes, soupe des chevaliers à 1 € ! », Défilés costumés, animations devant
les stands, Marché final avec promos sur invendus. Génère du flux et favorise
l’achat spontané.) ·
Sortie par la boutique avec souvenirs
(gobelets collectors, écussons, jeux).
|
Exemple : Au château de Selles sur Cher, on a balisé les espaces pour créer
un véritable parcours de visite.
Il est essentiel de prévoir des pauses dans le programme
d’une fête médiévale, comme des silences dans une musique, pour permettre aux
visiteurs de souffler, d’échanger et de mieux apprécier chaque activité avant
d’enchaîner.
👉 Chaque étape devient une opportunité d’achat et de découverte. Mais pour
réussir, il convient de préparer à l’avance un programme minuté, de le partager
avec tous les intervenants et de baliser le parcours avec des panneaux.
Intégrez le décor du château dans les
activités
1️Mur
d’enceinte – Les gardes et la défense
- Mise en scène : soldats en armes, démonstrations de tir à
l’arc ou d’armes de siège.
- Animation : atelier d’initiation (arc, arbalète
factice, catapulte miniature). (Au pied du mur, dans une zone dédiée → si l’accès en hauteur est risqué, on
installe les archers en contrebas, face au public. Dans tous les cas, il
faut délimiter une zone de tir protégée (filets, barrières,
encadrement par moniteurs diplômés). Les cibles
sur chevalets sont recouvertes de boucliers en bois ou de silhouettes
peintes de “chevaliers assaillants” ou de paille ou bottes de foin habillées en mannequins (comme des
assaillants avec hauberts factices). Elles peuvent être mobiles :
par ex. une roue en bois décorée en “bélier” ou “tour d’assaut” qui
avance, tirée par des bénévoles → effet immersif.
- Idée
interactive : jeu de rôle
“défends le château” où les enfants participent à une simulation
d’attaque. L’introduction est scénarisée
: Un “capitaine de garde”
explique : “Les assaillants approchent, archers, en position !” Puis
une explication pédagogique du rôle des archers au Moyen Âge est
donnée Enfin, Le Finale est théâtrale : Cris de victoire, sonneries de trompe,
drapeaux brandis → “Le château est sauvé !”
2️Pavillon
Renaissance – Les arts et la culture
- Mise en scène : musique ancienne, danse de cour,
calligraphie.
- Animation : ateliers d’écriture à la plume, de
peinture héraldique ou de danse Renaissance.
- Idée
interactive : “bal costumé”
où les visiteurs peuvent apprendre quelques pas simples.
3️Pavillon
médiéval – La vie quotidienne
- Mise en scène : campement médiéval avec artisans
(forgeron, tisserande, potier).
- Animation : ateliers participatifs (fabrication de
boucliers en bois, cuisine médiévale).
- Idée
interactive : “la maison du
seigneur” → visite commentée comme si on vivait au Moyen Âge.
4️Pont-levis
– Le passage symbolique
- Mise en scène : gardes qui contrôlent l’entrée, tambours
d’accueil.
- Animation : cérémonie d’ouverture de la fête (le
seigneur accueille ses hôtes).
- Idée
interactive : chaque
visiteur reçoit un “passeport médiéval” tamponné en franchissant le pont.
5️Douves
– Le défi et l’aventure
- Concours de tir : archers, arbalétriers ou catapultes miniatures visent des cibles flottantes dans l’eau (boucliers en bois, tonneaux).
- Courses de bateaux miniatures : ateliers où les enfants construisent un petit radeau qu’ils lancent dans les douves.
- Mise en scène : marché médiéval avec artisans, tavernes,
conteurs.
- Animation : spectacles de rue (jongleurs, cracheurs de
feu, troubadours).
- Idée
interactive : ateliers
libres pour les enfants (fabrication de couronnes, jeux médiévaux).
7️Parc
boisé – L’aventure et la nature
- Mise en scène : campement de chasseurs, ermites,
herboristes.
- Animation : balade contée en forêt, atelier
d’herboristerie.
- Idée
interactive : chasse au
trésor médiévale ou quête des chevaliers avec indices cachés
dans le bois.
🎯 Résultat
Chaque partie du château
devient une expérience différente :
- Le mur →
défense,
- Le pavillon
Renaissance → culture,
- Le pavillon
médiéval → vie quotidienne,
- Le pont-levis →
entrée symbolique,
- Les douves →
défi,
- La pelouse →
marché & fête,
- Le parc →
aventure.
👉 Les visiteurs parcourent ainsi un voyage
immersif où chaque lieu raconte un morceau de l’univers médiéval.

Pour bien
valoriser une fête médiévale, surtout dans un contexte où le budget des
visiteurs est serré, il vaut mieux parfois multiplier des micros activités à
petit prix et bien penser le déroulement du parcours.
Si les fêtes médiévales constituent un rendez-vous
attendu, certaines semblent souffrir d’un essoufflement. Pourquoi ? parce
que les attentes des visiteurs changent, parce qu’il est parfois difficile de
mobiliser les moyens.
Levier 5. Faites des exposants des
partenaires, pas des loueurs de stand
•
Vos artisans vendent-ils des
produits… ou transmettent-ils un savoir ? •
Mieux vaut un stand passif…
ou un forgeron en pleine démonstration ? •
L’exposant est-il juste
locataire… ou co-acteur de votre événement ? |
Un bon scenario n’est pas suffisant pour
dynamiser une fête médiévale. Encore faut-il des acteurs interactifs. Pourquoi ? parce qu’ils contribuent à attirer les visiteurs et
rendre la fête inoubliable. Proposez-leur :
·
Une réduction sur le stand s’ils font une démonstration
;
·
Un meilleur emplacement s’ils organisent un atelier
;
·
Intégrez ces ateliers dans l’offre
billetterie premium (ex : supplément « Atelier artisanal ») ;
·
Une communication dédiée sur vos réseaux.
👉 L’exposant est rémunéré non seulement par ses ventes, mais aussi par une prestation
d’animation.
Exemple : Au château de Selles sur Cher, nous avons proposé à notre forgeron de
faire un concours quiz sur la différence entre le fer et l’acier et cela a
incité les visiteurs à le rencontrer pour gagner un cadeau. Lors de l’attaque
des Vikings ce sont tous les camps qui se sont mobilisés, heureux d’aller
batailler et la coordination s’est faite d’elle-même.
Créez un parcours balisé : 6 artisans à visiter pour gagner un diplôme → trafic garanti sur les
stands.
Exemple : A la fête médiévale de Selles sur Cher, nous mettons en avant chaque
exposant en les interviewant par un animateur et en présentant avant leur
particularité sur les réseaux sociaux.
Offrez une charte de reconnaissance (« Artisan du
château ») pour ceux qui reviennent chaque année.
Dès la première soirée, organisez une partie où exposants, animateurs et vos équipes peuvent renforcer la cohésion d’équipe, améliorer la motivation et l’engagement. Ils ont toujours de bonnes histoires, des recettes d’hydromel à partager et cela constitue un moment inoubliable et privilégié pour les bénévoles que de participer à un moment de vie au temps du Moyen Âge.
Levier 6. Attirez des partenaires privés
avec des offres gagnant-gagnant
•
Attendez-vous des dons… ou
proposez-vous un vrai retour sur investissement ? •
Et si un supermarché
finançait votre zone enfants… contre une promo croisée ? •
Mieux vaut afficher un logo…
ou créer une campagne commune ? •
Vos partenaires vous
aident-ils vraiment… ou juste un peu ? |
Fini le logo sur une affiche. Offrez-leur du
concret.
Par partenariat, je n’entends pas des partenaires qui se
comportent comme de simples fournisseurs mais plutôt comme des gens qui
s’impliquent pour gagner plus. En outre, cela facilite l’organisation. Comme le
disait un politicien, même lorsque vous êtes le roi, vous ne pouvez
gouverner tout seul longtemps, il vous faut absolument faire des alliances.
Exemple : pourquoi ne pas mettre des jeux gonflables en plastique qui soient gérés
par une entreprise pour être sûr que les enfants y trouvent leur compte.
Avant, il suffisait de proposer du sponsoring en échange
d’un logo sur une affiche. Maintenant, cela ne suffit plus.
Changez de logique : du sponsor passif
au partenaire actif
·
Ne cherchez pas simplement de l’argent →
proposez aux partenaires de gagner avec vous. Pourquoi ne pas
envisager les avantages en produits et matériels ? N’oubliez pas
qu’ils représentent un coût moindre que le prix de vente pour ces partenaires.
·
Analysez leurs objectifs (visibilité, ventes,
notoriété, motivation interne).
👉 Vous gagnez en soutien, logistique et communication.
Ciblez des partenaires variés avec des
offres concrètes
·
Commerçants locaux :
o
Concours de vitrines médiévales, tampons
fidélité donnant accès à la fête.
o
Gagnants : + de clients pour eux, + de
visibilité pour vous.
·
Grandes surfaces (voir mon article sur réussir votre promotion dans un supermarché) :
o
Fourniture de boissons, nourriture ou tentes
en échange de :
§ Coupons croisés : réduction fête ↔ réduction magasin (pdt 15 jrs).
§ Vente de produits « Moyen Âge » dont une partie finance la fête.
§ Invitations gratuites pour le personnel.
§ Communication conjointe (affiches en magasin, réseaux sociaux, animations
sur parking).
👉 Coûts réduits pour vous, visibilité
amplifiée, retombées pour eux.
·
Entreprises locales :
o
Prêt de matériel (camions, barrières, groupes
électrogènes) contre stand.
·
Mairie :
o
Prêt d’équipements + promotion en ville
contre valorisation politique (inauguration, billetterie spéciale habitants).
·
Écoles, associations :
o
Participation aux animations → contre
invitations pour enfants.
👉 Moins de dépenses, plus d’authenticité.
Proposez du parrainage ciblé
·
Zones dédiées avec mention des sponsors :
espace enfants, scène, marché.
·
Ils financent des structures spécifiques
(estrades, tentes), réduisant ainsi vos coûts logistiques.
En construisant des alliances intelligentes, vous
réduisez vos dépenses, augmentez vos revenus, tout en professionnalisant
l’image de votre fête. Et vous montrez aux partenaires que leur
investissement est rentable.
Exemples : Notre supermarché local nous a fait bénéficier de ses écrans, ses caisses
et ses réseaux sociaux et nous a permis de distribuer des brochures en animant
l’entrée du magasin en échange d’invitation pour le personnel (1 par personne).
Proposez à votre banque de coanimer un stand avec des
jeux sur le commerce au Moyen Âge.
Levier 7. Réduisez vos coûts sans
sacrifier la qualité de votre fête médiévale
•
Mieux vaut tout payer… ou
tout partager ? •
Vos décors doivent-ils être
achetés… ou mutualisés ? •
Faut-il tout inventer… ou
valoriser ce que vous avez déjà ? |
L’argent est le nerf de la guerre et souvent
ce sont les entrées et la buvette qui permettent d’alimenter la trésorerie des
fêtes médiéval. Or, on s’aperçoit qu’on fait rarement 300% de marge, seule
façon pour une association d’alimenter sa trésorerie. Alors comment simplement
réduire les coûts de votre fête médiévale ?
Outre les partenariats :
Valorisez le bénévolat et l’entraide
locale
·
Impliquez les écoles et associations (C’est
l’occasion de valoriser la chorale et l’école de musique, le club de jeunes,)
dans les animations.
·
Mutualisez bénévoles,
costumes, stands, décors et locations avec d’autres fêtes voisines car elles
ont les mêmes problématiques que vous.
👉 Proposez-leur un stand pour promouvoir leurs propres événements en échange
de leur participation.
Utilisez le décor naturel
·
Exploitez les atouts du château ou du
village pour limiter les décors artificiels.
👉 Moins de dépenses, plus d’authenticité.
Optimisez votre communication à moindre
coût
·
Privilégiez les réseaux sociaux, groupes
locaux, presse et radios régionales. Contactez les en proposant de faire
gagner des invitations pour 2 personnes.
👉 Communication puissante et quasi gratuite.
Sécurisez les dépenses obligatoires
·
Négociez des forfaits avec les prestataires (sécurité, son, assurances).
·
Travaillez avec des fournisseurs flexibles
(retour des invendus).
·
Cherchez des subventions (DRAC,
région, département) pour valoriser patrimoine et savoir-faire. Pour cela, il
faut du temps et remplir beaucoup de dossiers mais on rencontre ces organismes
lors des bourses d’échange touristiques.
Impliquez la mairie intelligemment
·
Négociez la prise en charge de certaines
dépenses (toilettes, sécurité, infrastructure) en échange de tarifs réduits
pour les habitants.
·
Offrez une inauguration officielle ou
une billetterie spéciale habitants en échange de leur soutien.
Exemple : Dans notre fête médiévale, nous avons mutualisé les photographes
avec ceux du club photo local.
En mobilisant les ressources locales, en tissant des
partenariats solidaires, et en optimisant chaque dépense, vous avez la
possibilité d’organiser une fête riche en émotions et légère en coûts.
Allez plus loin
Alors que les grandes entreprises joignent
leur capital pour résister à la concurrence, pourquoi ne réaliseriez pas des associations
et mutualisations avec d’autres fêtes médiévales de votre environnement,
pourvu que vous soyez différenciées ?
Levier 8. Faites des bénévoles des
ambassadeurs fiers
Vos bénévoles sont plus difficiles à mobiliser ?
•
Recrutez-vous des bras… ou
fédérez-vous des cœurs ? •
Les jeunes cherchent-ils à
aider… ou à s’amuser tout en apprenant ? •
Les retraités s’ennuient-ils…
ou rêvent-ils d’être utiles autrement ? •
Un t-shirt d’équipe, c’est un
coût… ou un symbole d’appartenance ? |
Trouver des bénévoles est de plus en plus
difficile. Mais si l’on réfléchit bien. Jeunes ou Retraités, tous ne rêvent-ils
pas d‘être reconnus ?
Lors des forums pour les associations, on
constate qu’il y a de plus en plus de visiteurs. C’est signe que le public a
envie de s’engager. Alors pourquoi certaines associations ont du mal à les
recruter ?
Bien souvent, la mobilisation des bénévoles
n’est qu’une conséquence du problème de gestion. Si l’équipe attirait 1500
personnes et un bon chiffre d’affaires, elle serait comme une équipe de France
qui a gagné la coupe du monde après un match intense. Elle serait fière et prête
tout de suite à recommencer.
Retraités : expérience et fidélité
·
Leurs Freins : fatigue, manque de reconnaissance, week-end trop mobilisant.
·
Des solutions :
o
Missions adaptées (accueil, couture,
logistique en amont).
o
Valorisation symbolique (diplôme, repas,
photo officielle).
o
Moments conviviaux (repas entre bénévoles,
apéros médiévaux).
o
Mise en avant dans la communication.
👉 Message clé : « Votre savoir-faire fait revivre l’Histoire. »
Jeunes : énergie, créativité, digital
Leurs Freins : engagement perçu comme contraignant, image
vieillotte du bénévolat.
Des solutions :
·
Engagement souple (missions courtes,
flexibles, avec des amis).
·
Rôles modernes (réseaux sociaux, animation,
photobox).
·
Gamification (points, badges, récompenses).
·
Valorisation pro (attestation pour le CV,
stage).
·
Ambiance fun (after bénévoles, taverne,
barbecue).
👉 Message clé : « Viens vivre une expérience unique et fun, utile pour ton
CV. »
Stratégies communes à tous
·
Message clair : « 2 heures ou 2 jours,
chaque aide compte. »
·
Identité commune : t-shirt, badge « Compagnon
du château ».
·
Mise en valeur publique (micro, site, réseaux
sociaux).
·
Équipes mixtes jeunes/retraités →
apprentissage mutuel.
·
Fidélisation : repas annuel, sorties
collectives.
Les retraités recherchent confort,
convivialité, reconnaissance. Les jeunes veulent flexibilité,
fun, valorisation pro. Tous doivent ressentir qu’ils font partie d’une
aventure vivante et valorisante et revenir avec leurs amis !
Exemple : Dans notre fête, nous travaillons avec les bénévoles de
l’association « coup de pouce ».
Attire plus de bénévoles en leur donnant un objectif
Pour bien comprendre ce que recherchent des bénévoles,
imaginez que vous êtes un club de boxe. Comment allez-vous attirer des nouveaux
bénévoles ? N’est-ce pas en promettant qu’ils peuvent devenir tellement bon
qu’ils pourront participer à des compétitions et devenir champion régional et
plus tard pourquoi pas champion national ? Bien que le sport et la culture
soient des activités aux contraintes différentes, cela nous permet de
comprendre que comme en marketing, tout dépendra de la promesse de vente que l’on
fait. Est-ce qu’elle sera suffisamment attirante pour le futur bénévole ?
Imaginez maintenant que vous êtes un château. À votre
avis, quelle est la promesse de vente la plus attirante ? Vous allez organiser
un repas médiéval pour 100 clients ? Ou vous allez participer à un gros
évènement qui accueillera beaucoup de personnes et qui est célèbre ? Ou les
médias vont parler de vous ? Ou vous allez être en contact avec une personne
célèbre que vous admirez ?
Mobilisez les bénévoles en les valorisant
Comment motiver les bénévoles ? N’est-ce pas en les
valorisant ? Au Québec dans les clubs de gymnastique, les moniteurs accordent
des points aux adolescents donnant droit à des cadeaux. Dès le début de leur
participation, les élèves reçoivent un point général pour l’effort réalisé par
le groupe et un point particulier pour avoir bien observé les consignes.
Est-ce que c’est leur donner quelque chose trop
facilement alors qu’ils n’ont obtenu encore aucun résultat ou est-ce que ça les
encourage à se mobiliser davantage ?
Vous comprenez mieux pourquoi même si on est bénévole,
recevoir des encouragements, valorisant, motive davantage.
Le secret pour minimiser les coûts : mutualiser et bien comprendre les
objectifs de vos partenaires. N’oubliez pas non plus que les autres
associations locales connaissent les mêmes défis à relever. C’est peut-être le
moment de leur donner de la visibilité, les faire gagner pour mieux recevoir
leur soutient en participant activement à votre fête médiévale.
Si les fêtes médiévales constituent un rendez-vous attendu, vous constatez que les bénévoles, votre force principale, s’essoufflent ? C’est peut-être le moment de bien analyser leurs attentes pour qu’ils s’épanouissent vraiment.
Levier 9. Transformez la météo en
opportunité plutôt qu’en menace
La météo met à mal votre équilibre financier ?
•
Faut-il subir le soleil… ou
en faire un décor médiéval vivant ? •
Une averse gâche-t-elle la
fête… ou la transforme-t-elle en repli stratégique au château ? •
Les visiteurs fuient-ils la
chaleur… ou cherchent-ils un refuge bien organisé ? |
Canicule ou pluie ? Transformez-la en atout.
La question n’est pas : fera-t-il meilleur l’an
prochain ? Mais comment vous adapter à une canicule ou une pluie continue (voir mon article sur les opportunités du
dérèglement climatique).
Exemples : - Créez un espace “crypte médiévale” dans une salle fraîche. -
Raccourcissez les spectacles en plein air et multipliez les mini-animations à
l’abri. - Valorisez votre taverne comme un refuge ombragé : “venez vous abriter
comme au temps des sièges !”
Prévoyez des aménagements adaptés
·
Zones d’ombre et d’abri : barnums, voiles
d’ombrage, tonnelles, bancs à l’ombre.
·
Espaces “fraîcheur” : crypte médiévale,
salles voûtées, fontaines, brumisateurs.
·
Parcours couvert pour relier les zones clés.
Adaptez votre programmation
·
Spectacles extérieurs tôt le matin ou en fin
de journée.
·
Activités indoor en milieu de journée :
contes, ateliers, expositions.
·
Scène mobile couverte, animations
“déplaçables”, messagers médiévaux pour informer des changements.
Proposez une restauration résiliente
·
Espaces couverts type “taverne médiévale”.
·
Offres fraîches : salades rustiques, fruits,
boissons médiévales désaltérantes.
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Communication positive : « À l’ombre et au
frais dans nos tavernes ! »
Diversifiez les revenus indépendamment
du climat
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Billetterie premium pour activités indoor
(banquets, ateliers, visites).
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Préventes en ligne pour sécuriser le chiffre
d’affaires.
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Sponsoring pour garantir des apports fixes.
Sécurisez la santé et rassurez les
familles
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Poste de secours équipé, formation des
bénévoles.
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Messages réguliers : “buvez”, “protégez-vous
du soleil”.
·
Zones d’attente couvertes (restauration,
billetterie).
Valorisez la météo dans la narration
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En cas de pluie : ambiance cocooning
(retraite dans la salle du château, soupe chaude).
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En cas de canicule : thématiques “fraîcheur
médiévale” (herbes médicinales, crypte médiévale).
Exemple : Sur notre espace festival, nous avons installé le maximum
d’exposants à l’ombre.
👉 Même les intempéries peuvent devenir partie intégrante de l’expérience.
Une bonne préparation météo permet non seulement de rassurer
le public, mais aussi d’enrichir le récit de la fête, en
transformant les contraintes climatiques… en moments mémorables. En
communiquant sur vos avantages, vous habituerez les visiteurs à venir même s’il
ne fait pas beau.
Levier 10. Racontez ce que les gens
peuvent vivre, pas ce que vous montrez
•
Une affiche, ça vend un
spectacle… ou une émotion ? •
Mieux vaut dire “12 troupes”
ou “et si vous deveniez écuyer” ? •
Votre communication est-elle
informative… ou immersive ? |
Ne communiquez pas seulement sur “Marché
médiéval, 12 troupes, 3 spectacles”. Racontez l’expérience (voir mon article sur la technique “Alain Decaux raconte”).
Dites plutôt : - “Et si vous passiez la journée dans la
peau d’un écuyer ?” - “Revivez la panique d’un village avant une attaque
viking” (voir mon article sur comment concevoir différemment un communiqué de presse).
Utilisez : Facebook, presse locale, crieurs dans les marchés, commerçants relais… Lancez des campagnes participatives : concours, vidéos virales, teasing sur Facebook.
•
Une fête, c’est un week-end…
ou une aventure collective ? •
Les écoles, clubs, maisons de
retraite… sont-ils spectateurs ou participants ? •
Un commerçant peut-il être
simple sponsor… ou acteur décorateur ? |
Vous avez peur d’un essoufflement ? Il
n’y a pas lieu de se résigner, car plein de nouvelles voies s’ouvrent qui sont
réalisables.
Redynamiser une fête médiévale, ce n’est pas
“faire plus gros” : c’est rendre l’expérience plus vivante, plus immersive,
plus ancrée dans le territoire.
Ne vous contentez plus de dire ce qu’on va voir. Faites
rêver. Racontez ce qu’on va vivre : devenir écuyer le temps d’un
jour, frissonner à l’annonce d’un assaut viking, flâner dans un village en fête
où chaque ruelle est habitée.
Et surtout, faites-en un projet partagé. Votre fête
est une force culturelle locale : mobilisez les écoles, les commerçants,
les artisans, les clubs… et donnez à chacun une place dans cette aventure.
Vous avez déjà l’essentiel : le lieu, les bénévoles,
la passion. Il ne manque qu’un fil rouge et quelques idées simples pour
transformer votre fête en une expérience inoubliable… et durable.
Voici une vidéo résumant les solutions proposées dans cet article :
Et vous, quelle solution pratique avez-vous trouvée pour
dynamiser votre fête médiévale ?